Le KhuzdûlIntroductionLe Khuzdûl est un des langages les moins connus d’Endor. Ceci est dû au fait que, de tout temps, les nains le gardèrent secret à nos yeux humains. Pour eux, il était leur véritable richesse, tout comme leur nom qui ne devait jamais être révélé à un non-nain. Néanmoins, comme nous allons le constater ici, la règle a subit quelques transgressions, mais tous les hommes qui ont eu l’occasion de l’apprendre le considéraient comme un des plus difficiles au monde. C’est à partir des pauvres éléments que j’ai trouvé sur le net que je tente une explication grammaticale.
1) Grammaire
1-1) Les radicauxComme je le disais tout à l’heure, on retrouve dans le Khuzdûl certains éléments d’égyptien
, notamment, et en plus développé, le concept de radicaux. Je m’explique. Chaque mot est composé, à la base, d’un squelette consonantique qui indique son sens global. L’exemple le plus évident est Kh-Z-D (où le radical est constitué - ce qui semble être une règle globale - de trois consonnes, “Kh” passant pour être une seule lettre même s’il en faut deux pour la retranscrire dans notre alphabet). Kh-Z-D regroupe les mots se rapportant aux nains. On a, dans le corpus, Khazâd, “les Nains” , et Khuzdûl, “la langue naine”. Reportez-vous à la section 2-2 pour l’ensemble (peu imposant) des radicaux que nous connaissons.
1-2) Les dérivations des radicauxAutour de ce squelette s’articule un jeu de voyelles qui viennent préciser le sens ou la fonction grammaticale du mot. Nous pouvons dire que nous connaissons cinq dérivations principales.D’abord, il y a les dérivations singulier, pluriel, adjectivale et génitive (respectivement expliquées dans les sections ) A celles-ci nous ajouterons la formation 1a23ûn (les chiffres 1, 2 et 3 désignant les trois consonnes du radical), qui signifierait “endroit, chose ou personne caractérisée par la signification de la racine”. Le corpus nous en livre deux exemple : Tharkûn et Nargûn. Tharkûn est le nom que les Nains ont donné à Gandalf et signifie “l’homme au bâton”. Cela nous livrerait donc le radical Th-K-N, “bâton”. Nargûn est dérivé du radical N-R-G, “noir”, et désigne le Mordor.
1-3) Le singulier et le plurielIl existe un seul mot attesté à la fois au singulier et au pluriel, mais il nous permet de proposer des hypothèses plausibles sur l’ensemble des mots. Ce mot est Rukhs au singulier et Rakhâs au pluriel. Il signifie “Orc”. Nous pouvons remarquer que Khazâd “Nains” et tarâg “barbes” ont apparemment la même formation pluriel, c’est à dire 1a2â3. Le singulier, lui, serait 1u23 (bund “tête” s’accorderait avec cette hypothèse). “Nain” serait donc Khuzd et “barbe” turg. A l’inverse, “têtes” se dirait banâd. Il existe d’autres formes de pluriels attestés, qui sont ûl “courants”, shatûr “nuages” et dûm “salles souterraines”. Ils portent tous une dernière voyelle longue (avec un ^), ce qui semble être une règle pour tous les pluriels.
1-4) Les adjectifsNous en connaissons quelques uns : Khazad “nain”, kibil “argent” (le métal), kheled “verre” (la matière), gabil “grand”, sigin “long”, zirak “argent” (la couleur). Ils se placent, comme en anglais, devant le nom (kibil-nâla, Khazâd-dûm...). Il existe peut-être une formation adjectivale en 1u23ul, comme dans Khuzdul, qui dériverait donc un nom en faisant un adjectif. Dans ce cas, la langue orque se dirait Rukhsul...
1-5) Les verbesNous n’en connaissons que trois : felek “creuser la roche”, felak “utiliser un felak” (cf. 2-1), et gunud “creuser une excavation, creuser sous terre”. Il est amusant de remarquer que les verbes, qui servent dans une langue à désigner les actions que font les gens, se rapportent tous à l’action de creuser ou de travailler la roche.
1-6) PronomsA part mênu, “vous” à l’accusatif, nous n’en connaissons pas.
1-7) PrépositionsLà encore notre savoir défaille : nous identifions aya, “sur” (ou, dans sa forme contractée, ai), mais nul autre.
1-8 ) Les relations entre les mots
1-8-1) La relation génitiveElle sert à dire “X de Y “. Nous ne-’en possédons que deux exemples, Baruk Khazâd ! , “Les haches des Nains !”(la première partie de ce cri de guerre si souvent entendu sur les plaines d’Endor, Baruk Khazâd ! Khazâd ai-mênu !) et uzbad Khazaddûmu, “Seigneur de la Moria”. Pour Baruk Khazâd ! , nous pouvons penser qu’il s’agit là d’une dérivation du radical de Baruk, une forme destinée à la construction génitive pluriel qui
serait 1a2u3. Son singulier serait 1u23u (ce qui ferait devenir Bundushatur une relation génitive pure, non pas une formation “X dans Y”). Uzbad Khazaddûmu est évidemment une autre construction, le u final de Khazaddûmu dénotant la relation génitive (il serait donc placée là et non pas intercalée entre la 2e et la 3e consonne du radical).
1-8-2) La phrase verbaleLa seule que nous connaissions est la seconde partie du cri de guerre glorieux Baruk Khazâd ! Khazâd ai-mênu !, c’est à dire Khazâd ai-mênu, “les Nains sont sur vous”. On n’y trouve pas d’équivalent nain du verbe “être”, c’est une construction “X Y” qui signifie “X est Y”, très courante en hiéroglyphes.
2) Le vocabulaire
2-1) Les motsâglab : “langue” (parlée) : ce mot contient le même radical que iglishmêk, G - L
ai-mênu : “sur vous” (du cri de guerre Khazâd ai-menu), constitué de ai, une forme contrastée de aya, “sur”, et de mênu, “vous”, à l’accusatif
Azaghâl : le seigneurs des nains de Belegost
aya : “sur”, que l’on retrouve sous une forme contractée dans “ai-mênu”
baraz : “rouge”
Baraz : “le rouge” (?) dans Barazinbar
Barazinbar : “corne rouge”, une des montagnes au dessus de la Moria, appelée en Sindarin Caradhras
baruk : “les haches de” dans “Baruk Khazâd !”, “Les haches des nains !”, première partie du cri de guerre “Baruk Khazâd ! Khazâd ai-mênu !”
*burk : hache
bizar : “vallée”
bund : “tête” dans Bundushathur
Bundushatur : “la tête dans les nuages”, une des montagnes au dessus de la Moria, en Sindarin Fanuidhol
dûm : “demeures” dans Khazâd-dûm, “les demeures des nains” (probablement un singulier collectif ou un vrai pluriel)
felak :1) (nom) une tête de hache (sans le manche) destinée à la coupe de la roche
2) (verbe) utiliser cet outil
felakgundu : “creuseur d’excavations” (nom donné à Finrod, qui a donné en Sindarin Felagund)
Findinul : habituellement traduit par “fils de Findul”, mais est plus prbablement un adjectif dérivé du nom (il est à noter qu’évidemment le nom Findul est humain et non Khuzdûl - faudrait pas rêver...)
gabil : “grand”, dans Gabilgathol
Gabilân : un des noms de la rivière Sirion
Gabilgathol : “la grande forteresse”, en Sindarin Belegost
gathol : “forteresse” dans Gabilgathol
gundu : “salle souterraine”
gunud : “creuser”, “fouiller” (des soutterains)
Ibun : un des fils de Mîm
iglishmêk : le langage gestuel des nains (dont personne ne connaît le moindre élément)
inbar : “corne” dans Barazinbar
Khazâd : “les Nains”
Khazâd-dûm : “les demeures des Nains”
kheled : “verre” (la matière)
Khîm : un autre des fils de Mîm
Khuzdûl : la langue des Nains
kibil : “argent” (le métal)
Kibil - nâla : “rivière d’argent”, la rivière Celebrant
Mahal : nom nain d’Aulë
mênu : “vous” à l’accusatif
Mîm : nom d’un “Petty-Dwarf”. C’est probablement le seul véritable nom nain que nous connaissons (avec les noms de ses fils)
*nâd : = nâla
*nâla : “rivière”
*Narag-zarâm : “bassin noir”
Nargûn : Mordor
Nulukkhizdîn : Nargothrond (contient apparemment le radical Kh-Z-D)
Rukhs : Orc (pluriel Rakhâs)
shathûr : “nuage(s)” dans Bundushathûr
sigin : “long” (si les adjectifs khuzdûls s’accordent en nombre ce mot est un pluriel)
Sigintarâg : “les longues-barbes”
tarâg : “barbes” (singulier *turg)
Tharkûn : “l’homme au bâton”, nom nain de Gandalf
*-u : “de”, “dans” (cf. section )
ûl : “courants”
Uzbad : “seigneur”
zarâm : “lac”, “bassin”
zigil : “pique” dans Zirak-zigil
zirak : “argent” (couleur) dans Zirak-zigil
Zirakinbar : “corne d’argent”
Zirak-zigil : “Pique d’argent”, une des montagnes au dessus de la Moria, en Sindarin Celebdil
2-2) Les radicauxB-N-D : radical de bund
B-R-Z : radical de baraz
K-B-L : radical de kibil
Kh-Z-D : radical des mots ayant un rapport avec les nains
M-B-R : radical de inbar (le m est changé en n)
N-R-G : radical des mots ayant un rapport avec la noirceur ou le mal
*Th-R-K : radical pour “bâton” (cf. Tharkûn, “Gandalf”)
Z-G-L : radical de zigil
Z-N : radical des mots pour “sombre”
Z-R-K : radical de zirik