"Tiens, c'est ici que j'avais laissé cette dague ?"
A peine Roland eut il le temps de finir sa pensée que la dite dague se retrouvais parmi le fourbi de ses poches dans le revers de sa cape.
Heureusement pour lui, il fut de nature discrète, car depuis sa tendre enfance il menait sans s'en rendre compte une vie de kleptomane, une tare naturelle qui lui fut légué par son sang de semi elfe, la féerie de son lignage illégitime ayant changé le fond de sa nature qui par ailleurs était bonne.
Dans les forges des hauts du Nord il cherchait sa promise, la douce Wenthinitiel que le destin avait mené sur sa route pour ne plus jamais l'en séparer. Ils furent depuis leur première rencontre inséparable, à l'amour comme à la guerre. Ils combattaient ensemble, lui sur le front et elle à le couvrir, si bien qu'à eux deux rien ne leur étaient impossible.
Un sourire vint se figer sur son visage juvénile malgré ses trente années. Elle était là à battre le fer à blanc sur l'enclume, et malgré le vacarme du métal travaillé, seul résonnait en lui son cœur battant d'amour.
Il s'approchait de son allure nonchalante et fière, la main gauche sur le pommeau de sa lame et l'autre main passant dans ses cheveux pour les délier et les remettre en place. A quelques pas de la belle il prit parole.
-"tu es encore aux fourneaux ma douce, jamais épuisée...?"
Elle ne l'entendit guère. C'est alors qu'il s'approcha d'une grâce silencieuse et logea son visage dans le cou de sa douce, le nez frôlant sa peau entre le masque et l'armure, humant son subtil parfum d'orchidée mêlé aux senteurs du cuir elfique.
Elle eut un frisson puis s'arrêta, tournant la tête, ses yeux reflétant le sourire que son visage arborait sous son voile.
-"Ma douce, il est temps, les rôdeurs nous attendent, les orcs sont aux portes d'Angmar et ils comptent sur nous pour les aider à repousser l'assaut."
-"Suilad mon aimé" répondit elle "juste un instant que je pose mes outils, et nous pourrons y aller"
Quelques sourires et caresses échangés plus tard, les deux tourtereaux finirent par rejoindre les quelques rôdeurs qui étaient prêt à partir.
Malgré la tension qui régnait parmi leurs alliés encapuchonnés, sur le qui vive, Roland ne perdait pas son sourire, la soif de l'ivresse de la bataille se lisant dans ses yeux.
-"Nous allons leur montrer que les peuples libre sont de puissant adversaires mes amis, que la force de la liberté nous guide" jacassa Rougeterre "que chaque orc à terre soit un homme de l'Eriador de sauvé!"
Quelques cris de motivation plus tard de la part des Rôdeurs, Wenty lui soupira:
-"soit tout de même prudent mon tendre Roland, je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit avant notre union..."
-"Pour un Rougeterre, aucun danger n'est trop grand ma puce, nous vaincrons sans nul doute!" rétorqua t'il, ne perdant pas la moindre once de moral.
"Aucun danger n'est trop grand". Cette phrase résonnait en lui depuis sa plus tendre enfance. Fils illégitime de bonne famille, il ne vécu que dans l'ombre de son lignage, laissant souvent le fer parler pour lui. Il avait choisi cette voie, la seule qui lui apporterait la liberté et la reconnaissance de ses paires. Mais c'est tout de même de son sang elfique qu'il tirait la plupart de ses talents. Son agilité et son pied léger étaient les legs des Sylvains, mais il avait la force et le moral des hommes malgré ses airs gringalets.
Un cor lugubre retentit dans les canyons Angmarins, les orcs avançaient. les Rôdeurs étaient à l'affut, tapis dans l'ombre des taillis et roches des flancs abruptes qui bordaient la route. Sa belle était en position de tir et attendait alors qu'on voyait l'ombre de la poussière s'élever au loin.
Roland ne pu tenir en place, avançant vers la horde qui approchait.
Des quelques rayons de soleil qui perçaient au travers des sombres vallons, une étoile lumineuse étincelait: un capitaine orc portait sur lui un arc elfique serti d'argent, un trésor de guerre issu d'un pillage, et le brandissait du haut de sa tour mouvante.
La curiosité de Roland fut plus grande que sa prudence, si bien qu'il se mit en tête de récupérer l'arme elfique "une belle prise, un beau cadeau pour ma belle" pensa t'il.
Quelques cris d'animaux retentirent, les signaux des Rôdeurs, ils allaient passer à l'action. Et soudain, une pluie de flèche vint s'abattre sur la horde de créature, créant l'effet de panique que l'Ombre attendait pour passer à l'action.
Il se faufila parmi les orcs en déroute, tranchant ça et là gorges et jugulaires, laissant derrière son sillage quelques corps saignant se tordant de douleur au sol, se frayant un chemin vers la tour où le capitaine de la main blanche s'était terré.
Sans attendre il gravis les échelles qui le séparaient de sa cible, séchant les adversaires rencontrés le plus rapidement qu'il puisse. Ainsi il arriva dans le dos du chef orc.
Il ne fallu qu'une dague bien placée et que quelques passes d'arme pour se défaire de son ennemi, et, une fois l'arc argenté placé en bandoulière dans son dos, il rebroussa chemin à la hâte.
Il était heureux et se dirigeait vers le poste où sa promise l'attendait, au pas de course, sans prendre vraiment garde à ce qui se passait autour de lui.
Arrivé au pied de la paroi rocheuse, une ombre s'éleva derrière lui, un Ourouk brandissant une énorme lame noire allait l'abattre dans son dos. Soudain, deux sifflement vinrent tinter à ses oreilles puis un bruit sourd d'une masse s'effondrant au sol...
Elle lui faisait face, ses yeux plissés de dépit tandis qu'il lui souriait.
-"Je t'avais dit d'être prudent..." soupira t'elle
-"Mais tu es là pour veiller sur mes arrières, ma puce"
-"Mais si je ne devais pas être là?..."
-"Nous serons bientôt uni pour la vie" souffla t'il en approchant doucement, retirant l'arc qu'il transportait et lui tendant.
Elle lui offrit un doux regard souriant, puis tandis qu'il l'enlaçait, il souleva son masque et l'embrassa, le bruit lourd de la bataille se terminant masqué par les battements à l'unisson de leurs deux cœurs amoureux...
De nos jours, notre couple est de toutes les batailles des peuples libres, se battant pour protéger les terres du milieux et leur amour au sein de la Milice Protectrice et festoyant gaiement à chacune de leurs victoires, attendant le jour de leur unions; une mésange bleue et un chevalier blanc... bizarrement surnommé la Pie...
(Et oui, Roland a une nature Kleptomane qui se retrouve dans son "totem", il vole, il est curieux, aime ce qui brille et clinquant ... et est très bavard quand il est lancé...)
Ven 4 Mar - 21:06